L’industrie pharmaceutique française est un secteur clé de l’économie, combinant recherche, innovation et production de médicaments destinés à la médecine humaine et vétérinaire. Elle joue un rôle essentiel dans la santé publique, tout en contribuant fortement à la balance commerciale du pays grâce à ses exportations.
Historiquement, la France a structuré son secteur pharmaceutique dès le XIXᵉ siècle, avec la réglementation des pharmacies et l’émergence des premiers laboratoires. Un tournant majeur a eu lieu en 1941, avec l’instauration du visa obligatoire pour la mise sur le marché des médicaments, garantissant leur sécurité et leur efficacité. Aujourd’hui, la France compte plusieurs leaders mondiaux de l’industrie pharmaceutique, tels que Sanofi, Servier ou Ipsen.
Le secteur bénéficie d’un important soutien gouvernemental, notamment à travers des initiatives pour renforcer la souveraineté pharmaceutique et réduire la dépendance aux importations de principes actifs. En parallèle, l’essor des biotechnologies et de la pharmacie numérique ouvre de nouvelles perspectives pour l’innovation et le développement de traitements personnalisés.
Un secteur dynamique, mais confronté à des défis
Aujourd’hui, en France, plus de 300 entreprises composent le secteur pharmaceutique, avec des leaders mondiaux tels que Sanofi, mais aussi le laboratoire allemand Bayer, le Suisse Novartis, et l’Américain Pfizer.
Cependant, ce secteur est confronté à des défis majeurs :
- Découvrir de nouveaux médicaments pour faire face à de nouvelles maladies qu’il faut parvenir à comprendre et connaître
- Produire des médicaments accessibles au plus grand nombre
- Obtenir des autorisations de mise sur le marché dans un cadre de plus en plus contraignant du fait de potentiels effets secondaires des médicaments mal maîtrisés
- Prendre le virage des biotechnologies, incontournables dans la recherche de nouvelles molécules et qui remettent en question le modèle traditionnel des laboratoires pharmaceutiques
Les cabinets de recrutement industriels, un rôle central dans le secteur pharmaceutique
Les cabinets de recrutement industriels jouent un rôle clé dans l’industrie pharmaceutique française. Ils servent de lien essentiel entre les laboratoires pharmaceutiques et les demandeurs d’emploi. Grâce à leur expertise, ces cabinets identifient et accompagnent les talents dans les domaines variés comme la recherche, la production ou la qualité.
Ils aident les entreprises à répondre aux besoins spécifiques du secteur, en recrutant des profils hautement qualifiés, tout en guidant les candidats dans leur recherche d’opportunités. Collaborer avec un cabinet de recrutement spécialisé permet ainsi d’accélérer et de sécuriser le processus de recrutement, essentiel dans ce secteur compétitif.
Où en est l’industrie pharmaceutique française ?
Dans ce contexte, l’industrie française du médicament, parfois louée, parfois vilipendée, présente un bilan contrasté.
On pointe souvent à tort le sous-investissement des laboratoires dans la recherche et le développement, alors qu’ils y consacrent plus de 10% de leur chiffre d’affaires, ce qui est nettement plus que l’aérospatiale ou l’automobile notamment.
En revanche, en termes de nouveaux médicaments mis sur le marché, la France est en recul ces dernières années.
Sur l’année 2017, l’agence européenne a autorisé 91 mises sur le marché, et seuls 6 nouveaux médicaments sont produits en France. Et si, dans l’absolu, notre pays reste un important fabricant de médicaments, puisque nous sommes le quatrième producteur européen, nous étions le premier entre 1995 et 2008.
Au niveau mondial, la part de la France dans le marché du médicament était de plus de 5% il y a une quinzaine d’années, elle est estimée aujourd’hui à environ 3,5%.
Les raisons du déclin, les ressorts possibles, les motifs d’espoir
Cette érosion de l’industrie pharmaceutique tient, selon l’avis général, de la perte d’attractivité de la France. En dépit de dispositifs tels le crédit impôt recherche (CIR) ou crédit impôt compétitivité emploi (CICE), la pression fiscale sur les groupes pharmaceutiques reste plus forte qu’ailleurs en Europe.
Cependant, la pression s’abaisse depuis 2018, ce qui peut laisser espérer un basculement de tendance et éviter que la recherche et le développement soient transférés dans des pays jugés plus attractifs. Cela nécessite un besoin d’investissement plus fort pour financer le coût croissant des essais cliniques, augmenter le nombre de brevets déposés pour protéger les innovations scientifiques et la propriété intellectuelle, progresser dans la bioproduction, segment sur lequel la France a pris du retard.
Toutefois, ce secteur clé de l’expansion du marché du médicament commence à se structurer et la France dispose de capacités importantes dans la production de vaccins ou de produits dérivés du sang, les formations françaises en biotechnologies sont reconnues au niveau international, tout comme la reconversion des industries chimiques vers le vivant.
Par ailleurs, le secteur est en pleine restructuration de sa supply chain. Concrètement, la logistique, de l’approvisionnement en matières premières à la production de médicaments jusqu’à la distribution finale repose sur de nombreux intermédiaires et est très éclatée géographiquement, ce qui génère des coûts et délais importants à chaque étape. L’objectif est de concentrer au maximum les activités pour réduire les coûts et gagner en réactivité pour une meilleure adéquation entre l’offre et la demande. Ce mouvement, pour peu qu’il soit encouragé, ouvre de nouvelles perspectives au secteur.
Industrie pharmaceutique et écologie
L’industrie pharmaceutique est de plus en plus consciente de son impact environnemental et s’engage activement dans des initiatives de développement durable. En France, les émissions de gaz à effet de serre liées à la production et à la consommation de médicaments représentent environ 4 % du total national.
Pour répondre à ces défis, le secteur s’est fixé des objectifs ambitieux. Le Leem (Les Entreprises du Médicament) a annoncé un plan de décarbonation visant une réduction de 50 % des émissions de CO₂ d’ici 2030 pour les émissions directes, et de 25 % pour les émissions indirectes.
Parallèlement, des efforts significatifs sont déployés pour réduire l’utilisation des plastiques à usage unique. Le Leem a élaboré une feuille de route 3R (Réduction, Réemploi, Recyclage) alignée sur les objectifs nationaux de sortie du plastique à usage unique d’ici à 2040. Par exemple, la substitution de 100 % des blisters en PVC/aluminium par des blisters recyclables est prévue à l’horizon 2030 pour les médicaments nécessitant des propriétés barrières moins élevées.
Ces initiatives illustrent la volonté de l’industrie pharmaceutique de réduire son empreinte écologique et de s’inscrire dans une démarche de développement durable, tout en garantissant la sécurité des patients et l’accès aux traitements.