Les différents secteurs de la forge et de la fonderie en France

Métallurgie

Les secteurs clés de la forge et de la fonderie en France révèlent une filière en pleine transformation. Entre chiffres, marchés, implantations, acteurs emblématiques à l’image de Forges Gorce, enjeux écologiques, innovations industrielles et besoins en formation, la filière dessine les contours d’un avenir en mouvement.
Fonderie

Panorama des secteurs de la forge et de la fonderie en France

La forge et la fonderie consistent respectivement à façonner le métal par déformation (à chaud ou à froid) et à couler le métal en fusion dans des moules. Ces procédés industriels permettent de fabriquer des pièces essentielles pour un grand nombre de domaines, y compris l’aérospatial, l’automobile, l’énergie ou le ferroviaire. En France, cette filière occupe une place stratégique : elle génère environ 7,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel et plus de 35 000 emplois, faisant de la France le troisième producteur européen en tonnage. Désormais modernisées, ces industries font face à des enjeux majeurs, de la transition écologique à l’innovation technologique en passant par le renouvellement des compétences.

Un secteur industriel stratégique : chiffres clés

Forge et fonderie forment un duo structurant de l’industrie métallurgique française, au service de nombreux secteurs tels que les transports, les biens de production ou les machines. En 2022, l’ensemble de la profession a produit environ 2 millions de tonnes de pièces pour un chiffre d’affaires global de 7,6 milliards d’euros. En 2023, ce chiffre a même atteint 8,1 milliards d’euros. On dénombre plus de 400 sites de production répartis sur tout le territoire, employant au total près de 35 000 salariés, parmi lesquels figurent des acteurs reconnus comme Forges Gorce. Le secteur réalise environ un tiers de son activité à l’exportation, ce qui témoigne de son ouverture internationale. La France figure ainsi parmi les trois premiers producteurs européens dans ce domaine, derrière l’Allemagne et l’Italie.

La forge en France : un savoir-faire de précision

La forge regroupe les procédés de mise en forme du métal par déformation plastique, souvent à chaud, à l’aide de presses ou de marteaux-pilons. Ce segment représente environ un quart du chiffre d’affaires de la branche forge fonderie. En 2022, les forges françaises ont livré près de 486 000 tonnes de pièces, pour un chiffre d’affaires d’environ 1,7 milliard d’euros. Environ 73 établissements emploient au total 7 400 salariés. Les principales techniques utilisées incluent l’estampage à chaud, le forgeage libre et l’extrusion à froid. Ces procédés permettent de fabriquer des pièces à très haute résistance, destinées notamment aux secteurs de l’automobile, de l’aéronautique ou de la mécanique industrielle.

La fonderie en France : une tradition en mutation

La fonderie consiste à couler des métaux en fusion dans des moules pour créer des pièces de forme définie. Elle représente la plus grande part de l’activité forge fonderie, avec 1,58 million de tonnes produites en 2022 pour un chiffre d’affaires d’environ 5,9 milliards d’euros. On recense environ 330 fonderies en activité en France, qui emploient plus de 28 000 personnes. En valeur, environ la moitié de la production provient de pièces en fonte, près d’un tiers en aluminium, et le reste en acier ou autres alliages (cuivre, zinc, etc.). La fonderie française produit aussi bien des pièces techniques pour l’industrie automobile que des objets pour le secteur du luxe ou de l’art.

Implantation, marchés et exportations

L’industrie automobile constitue le principal débouché de la forge et de la fonderie françaises, représentant près de la moitié des volumes produits. Le secteur du BP arrive ensuite avec environ 21 % de la production, suivi de l’industrie mécanique (machines et équipements), qui absorbe également près d’un cinquième des pièces. D’autres marchés comme l’aéronautique, le ferroviaire, le naval ou les biens de consommation complètent le panorama. La filière forge fonderie est bien implantée sur l’ensemble du territoire, avec près de 40 000 emplois, dont une forte concentration dans le Grand Est (en particulier en Champagne-Ardenne), qui représente à lui seul 30 % de la forge et 20 % de la fonderie nationales. Environ un tiers du chiffre d’affaires est réalisé à l’export, principalement vers les pays européens voisins.

Enjeux actuels : transition écologique, innovation et formation

Le secteur forge fonderie fait face à plusieurs défis majeurs. Sur le plan environnemental, il s’agit d’un domaine très énergivore, notamment en raison de la fusion des métaux. Les entreprises cherchent donc à réduire leur empreinte carbone via l’électrification des fours, la récupération de chaleur et l’optimisation énergétique. Des aides publiques ont été allouées pour accompagner ces transitions. Le passage progressif vers le véhicule électrique modifie aussi les besoins industriels, en réduisant la demande en pièces moteur en fonte, ce qui pousse les fonderies à se reconvertir et à se diversifier.

En parallèle, les innovations technologiques se multiplient avec l’adoption de la fabrication additive métallique, de la simulation numérique ou encore des procédés automatisés plus efficaces. L’objectif est à la fois d’améliorer la qualité des pièces et de gagner en productivité, tout en limitant l’impact environnemental.

Enfin, le secteur doit relever un défi majeur en matière de ressources humaines. De nombreux départs à la retraite menacent la transmission des savoir-faire, alors que la demande de profils qualifiés reste forte. Pour y répondre, la filière investit dans la formation initiale et continue, à travers des écoles spécialisées, des CFA, et des partenariats avec l’enseignement supérieur. Les débouchés sont attractifs, avec un très faible taux de chômage chez les jeunes diplômés de la profession.