Métallurgie
Sa définition a beaucoup changé à travers les âges et au fil des évolutions technologiques. Elle est née avec les forgerons et est maintenant capable de produire de manière industrielle des matériaux de pointe avec des alliages aux propriétés complexes. Dans son sens moderne, la métallurgie recouvre un large spectre d’ activités industrielles allant de l’extraction et la transformation du minerai brut en métal jusqu’à l’ élaboration de produits finis tels que les tôles, les matériaux profilés ou encore les prothèses osseuses en titane ! Afin de communiquer sur ces évolutions du métier et de montrer une image différente de celle du forgeron traditionnel, le secteur est identifié au sein des « industries technologiques ».
Il s’agit d’un secteur stratégique parce qu’il est essentiel à l’industrie, en tant que producteur de bon nombre de ressources intermédiaires utilisées par les autres industries. Selon l’Observatoire de la branche, ce secteur concentre la moitié des emplois industriels français avec environ 1,5 millions de salariés présents au sein de 43 000 entreprises. Le paysage des entreprises du secteur est composé à 80% de Petites et Moyennes Entreprises de moins de 50 salariés, même si quelques grands acteurs spécialisés dominent le marché.
Les trois spécialités de l’industrie métallurgique
La production d’acier et des alliages ferreux
Il s’agit de la sidérurgie qui désigne la production de la fonte, du fer et de l’acier, trois produits issus de l’alliage entre le fer et le carbone. Le métallurgiste parle de fonte lorsque la teneur de carbone dans le fer est située entre 2,25% et 6,64 %. Il parle d’acier lorsque cette même teneur est située entre 0,01 et 2,25%. Concernant le fer, il peut être sans alliage, mais le fer dit industriel comporte une faible teneur en carbone, inférieure à 0,01%.
Parmi ces trois produits sidérurgiques, l’acier est le produit phare, très utilisé dans la construction navale, l’automobile ainsi que dans bien d’autres domaines. La production mondiale d’acier est dominée par l’Asie à plus de 60%, puis, très loin derrière, par l’Union Européenne à près de 12% seulement.
Traditionnellement, le sidérurgiste distingue les produits plats des produits longs, ces deux productions ne relevant pas des mêmes procédés. Les produits plats correspondent par exemple aux tôles qui sont obtenues par laminage. Ils et représentent une majorité des produits échangés sur le marché en raison de leur utilité dans de nombreuses industries. Les produits longs concernent les barres, profilés (comme les rails et poutres métalliques) et tréfilés (fils en métal). D’autres techniques comme le forgeage, l’emboutissage ou le matriçage peuvent également être employées, à l’aide de presses très puissantes.
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La production des métaux non ferreux
Il s’agit du cuivre, du plomb, du laiton, du zinc, de l’aluminium et de l’étain. Ces produits sont à plus grande valeur ajoutée que les aciers et sont généralement valorisés plus cher. Ils permettent la production de produits dérivés très recherchés comme les câbles électriques en cuivre par exemple.
La production des métaux précieux
Les métaux considérés comme précieux sont généralement rares et à avec une valeur économique élevée. Il s’agit de l’or, du platine, du rhodium et du palladium. Le titane, quant à lui, est considéré comme un métal semi-précieux.
La production de ces métaux est issue de leur extraction mais également du recyclage compte tenu de leur rareté. Cette filière de recyclage couvre environ 20% de la production et se concentre sur les secteurs des déchets électroniques, industriels et dentaires, les matériaux de contact, les catalyseurs et piles à combustibles.
Compte tenu de leur prix élevé, ces matériaux s’échangent en petite quantité, c’est-à-dire en grammes ou en lingots de 1kg.
Au delà de leur utilisation commune en bijouterie et argenterie, ces métaux sont très utilisés dans le secteur de l’électronique, notamment en raison de leurs propriétés conductrices. La médecine commence également à étudier des utilisations de ces métaux.
Les métiers du du secteur métallurgique
Les métiers du secteur sont très variés. Ils vont du technicien, opérateur jusqu’à l’ingénieur, cadre technique et recouvrent tous les domaines de la fabrication à la commercialisation. Cependant, le secteur est actuellement en pénurie de main d’œuvre spécialisée alors qu’il va connaître des vagues de départ en retraite d’ici à 2020.
C’est la raison pour laquelle l’observatoire de la branche a commandité une « Etude prospective sur l’évolution des emplois et des métiers ». Cette étude conclut à un besoin de recrutements de 115 000 à 128 0000 salariés qualifiés par an d’ici à 2020. les besoins sont importants, mais le secteur n’est pas toujours aussi attractif qu’il le souhaiterait, souffrant d’une image dégradée en raison de son empreinte industrielle et de la crainte de maladies professionnelles pourtant aujourd’hui bien maîtrisées grâce à une réglementation très stricte vis-à-vis de l’employeur.
Les métiers particulièrement demandés sont les techniciens des domaines de la productique, mécanique et usinage : il s’agit de qualifications de tourneurs, fraiseurs, opérateur usinage. Les emplois de chaudronnier, soudeur ou tuyauteur sont également très recherchés par les entreprises de chaudronnerie ou les fabricants de cuves et réservoirs pour l’industrie.
De même, les mouleurs ou opérateurs en fonderie ou forge manquent à l’appel. Enfin, les domaines de la maintenance et de l’électronique sont également très porteurs.
Pour faciliter la découverte de ces métiers, l’Observatoire de la branche a créé une « cartographie des métiers » qui recense six familles d’activités par champ de compétences : par exemple, « acheter – commercialiser » qui regroupe les compétences commerciales et marketing ou encore « installer – maintenir » qui concerne les activités de maintenance de machines. Chaque famille est ensuite reliée à des fiches métier plus détaillées correspondant à des emplois précis. Tout ceci est consultable en ligne sur le site de l’Observatoire. Par ailleurs, le site internet des Industries Technologiques propose un moteur de recherche pour accéder aux offres d’emploi du secteur.
Les entreprises de l’industrie métallurgique française
Les principales entreprises spécialisées du secteur et présentes en France sont ArcelorMittal, Aperam, Ugitech et Dillinger France.
- ArcelorMittal est un grand groupe sidérurgique mondial né de la prise de contrôle de Mittal Steel Company sur Arcelor en 2006. Il s’agit du premier producteur d’acier dans le monde, comptant près de 200 000 salariés dont 40% de l’effectif en Europe. En France, le groupe compte 3 grands sites de production que sont les célèbres hauts fourneaux de Dunkerque (ex Usinor), Fos-sur-Mer (ex Solmer) et Floranges (ex Sollac).
- La société Aperam, quant à elle, est séparée d’ArcelorMittal depuis 2011, mais reste détenue à 40% par la famille Mittal. Elle compte environ 10 000 salariés principalement en France et en Belgique. Elle commercialise de l’acier inoxydable, électrique ainsi que des aciers spéciaux. Quatre sites de production existent en France à Gueugnon, Isbergues, Pont-de-roide et Imphy
- Ugitech est une entreprise française de Savoie comptant 1500 salariés et une usine basée à Ugine. L’entreprise est spécialisée dans la production de produits longs en aciers inoxydables. Entreprise familiale à l’origine, il s’agit désormais d’une filiale du groupe Groupe Schmolz et Bickenbach.
- Dillinger France est une entreprise d’environ 600 salariés implantée à Grande-Synthe dans les Hauts de France. Il s’agit de l’ancienne tôlerie Usinor détenue par le Groupe Dillinger Hütte depuis 1992. Sa vocation est de produire des tôles fortes en acier.